Sauf que les cheveux jaunes ça ne fait pas bien à tout le monde.

jeudi 16 août 2007

Gros os. Gros con!


Aujourd’hui je me promenais sur LE Plateau en kit générationnel (ma mère, ma fille et moi) lorsqu’un vendeur de la revue L’Itinéraire nous apostrophe pour nous jaser. Je croyais qu’il voulait nous vendre sa feuille de chou, mais non. Il connaît bien ma mère qui lui achète la revue à tous les mois… Quelle bonne chrétienne! (C’t’une blague m’man).

Ne nous laissant pas passer :

- Est-ce que c’est votre fille?

- Oui, répond ma mère.

- Mon Dieu, j’croyais pas que vous aviez une fille aussi grande et que vous étiez grand-mère en plus.

- Merci… (C’est toujours agréable à entendre, se dit ma mère)

Regardant bébé-jaune, il se met à lui parler comme si c’était un garçon. Elle est habillée en rouge, rose et brillant, mais on se souvient que ça ne veut rien dire (Daltonien il y a).

- C’est une petite fille, dis-je.

- Aaaaaaahhhhh! Désolé. Elle est tocsonne, je croyais que c’était un garçon. On comprend pourquoi elle est si bien portante en vous regardant (C’était pas si bien dit, mais je ne me souviens plus de la phrase choc).

Malaise.

- J’veux pas dire que vous êtes grosse, là. C’est juste que vous êtes… comment dire… en santé.

- Oui, j’ai compris. J’ai des gros os. J’suis née de même.

Il est chanceux de ne pas être tombé sur une fille trop complexée le mec, car il se serait fait estamper la face dans ses revues.




mercredi 15 août 2007

Amie-Ami


La naissance d’un enfant nous plonge dans un univers complètement parallèle à celui des autres. Surtout à celui de nos ami(e)s qui n’ont pas encore vécu la parentalité. C’est d’autant plus le cas, lorsque, en tant que nouvelle maman, vous êtes en congé de maternité depuis quelques mois et que votre seul interlocuteur de la journée ne dit que : ata aaaaaaaabaaaa goooooooo … Et j’en passe.

Lors de mes premières sorties en société sans ma fille. Je ne me contrôlais plus. Mon cœur battait plus vite que le batteur de Metallica. Je parlais aussi rapidement que Louis-José Houde et j’avais tendance à dire tout ce qui me passait par la tête, ce qui n’est jamais bon. Ma mère m’a pourtant bien appris à tourner ma langue sept fois avant de parler.

En plus de sentir qu’on parle pour rien dire, on sait que nos seuls sujets de l’heure sont en lien avec notre enfant. Ce dont les jeunes gens célibataires ou sans enfant n’ont pas vraiment envie d’entendre parler (ou, du moins, pas trop longtemps. Je le sais, j’étais comme ça avant.) On a l’impression qu’on n’est plus la bienvenue dans nos cercles d’ami (e)s.


Incontestablement, on manque de confiance en nous. On se trouve grosse, nos hanches sont larges, nos seins sont gros et lourds, donc pendants. On n’a pas souvent le temps de s’arranger, de prendre une douche… (Il est donc très gênant de rencontrer une amie par hasard, au resto-déjeuner du coin.)


En contre partie, on est tellement frustrée intérieurement lorsque nos amies parlent constamment de leurs sorties magasinage entre filles, spectacles que vous rêviez de voir, petit resto cool de la rue Saint-Denis et surtout de leur sortie de la semaine dans un bar. C’est encore plus dommageable psychologiquement lorsqu’elles ont dansé et bu. Et se sont faites cruiser.


Dans la tête d’une nouvelle mère, aucun autre homme que son conjoint ne portera plus jamais les yeux sur elle (et même lui doit être moins attiré par cette grosse patate qui est couchée à sa droite dans le lit). Ce n’est pas qu’elle veuille commettre l’adultère… Elle veut seulement sentir qu’elle est encore une femme et qu’elle peut encore séduire, sans faire quoi que ce soit de plus que d’être là.


Ce doit être ça la crise de la trentaine.


mardi 14 août 2007

Frais du Québec.

Fermez les yeux.

Imaginez-vous à la campagne au milieu d’un champ de maïs. Le feuillage doré des épis éclate sous les rayons du soleil. Le vent est frais, mais votre peau est brûlante. Vous marchez tranquillement, écartant les gerbes, dans le but de trouver celle que vous déballerez tel un cadeau. Un cadeau de la Terre, nourrissant et délicieux.

Vous trouvez enfin un épi qui vous semble parfait. Ni trop gros ni trop petit. Vous épluchez ses feuilles et découvrez une chair jaune, ferme et tendre à la fois. Vous prenez une respiration profonde pour sentir un effluve juste assez sucré. De la salive coule comme un ruisseau dans votre gorge.

Votre maison est au loin. Plus elle se rapproche, plus votre ventre crie. Rien ne pourra vous arrêter. Vous espérez qu’il n’y ait personne à la maison. Vous commettrez cet acte seul, tel un petit animal affamé.

Ouf! Personne. Vous dépouillez les dernières feuilles dans le jardin. Vous prenez votre meilleur chaudron et laissez mijoter à peine une dizaine de minutes. Vous sentez son odeur imprégner la pièce, vous savez qu’il sera juteux et frais. Vous êtes tenté d’y ajouter beurre et sel, mais ce serait un sacrilège.

Enfin, mordez, mastiquez, dégustez, dévorez-le. Mais prenez votre temps, car la saison du maïs ne dure pas longtemps.


dimanche 12 août 2007

La mer à boire












Muraille bleue

Tsunami de souvenirs

Suis amère


Aubes humides d’août

Vagues dans les draps

Appel de toi


Soleil ardent

Horizon mouvementé

Pieds brûlants

Sable blanc ou coloré


Plonger. Nager

Jouer. Bronzer


Eau s’évapore

Sel sur mon corps


T’aspirerai. Imbibée

Te boirai. Repue

Vivre . Pourrai

Je me souviens


Avoir un enfant c’est magnifique, c’est aussi narcissique.

Depuis un certain temps, je revis mon enfance à travers bébé-jaune. Je me souviens de petits détails sans importance, mais Ô combien remplis de tendresse.

Un peu comme un parfum nous rappelle un événement ou une personne, les faits et gestes de ma fille m’aident à me remémorer mes débuts dans ce monde.

Je me souviens…

du claquement de la suce sous ma langue;

de la sensation du passage de ma langue sur ma gencive;

de la sensation de la dent qui arrive enfin;

des nombreux jus de carottes que ma mère me concoctaient et qui me laissaient les joues si colorées;

des pyjamas à pattes que j’ai portés les froids d’hiver et que je portais le Noël où j’ai découvert que le Père-Noël était notre voisin.

Si vous en avez envie, j’aimerais beaucoup connaître vos petits souvenirs d’enfance.